Ne négligez pas la remise annuelle du bilan au banquier (partie 2 – le bilan)

Nous avons vu dernièrement qu’il était opportun d’accompagner l’envoi des comptes annuels à votre banquier, d’une note permettant d’apporter des informations complémentaires.


De nombreux éléments ne sont pas retranscrits dans les comptes et le banquier n’est pas toujours « au fait » des opérations en cours ou à venir.


Nous nous sommes attachés la dernière fois aux éléments propres au compte de résultat. Aujourd'hui nous regarderons les points clés du bilan.


Sur quels points le banquier va-t-il s’attarder ? 🧐


✅ Les fonds propres de l’entreprise : sont-ils suffisants et l’entreprise arrive-t-elle à autofinancer une partie de ses investissements ?


Recourir à 100 % à la dette bancaire, pour financer ses investissements, déséquilibre progressivement votre structure et autonomie financière.

Ce n’est pas pour rien qu’en phase de création, la banque demande un apport proche de 20 %. On dit qu’une entreprise est fragile en dessous de ce seuil.


Pour renforcer vos fonds propres vous devez capitaliser vos bénéfices et avoir une politique de distribution de dividendes cohérente. 

Certaines entreprises peuvent également réévaluer leurs actifs (ex : siège social à Paris inscrit dans les comptes dans les années 1990) et de ce fait renforcer mécaniquement leurs fonds propres. Il s’agit d’une technique légale de « rhabillage » de bilan. Jusqu’au 31/12/22 on pouvait bénéficier de faveur fiscale à cet effet (sursis d’imposition & étalement de la plus-value).


✅ L’endettement bancaire : comment est-il composé ? Est-ce qu’il s’agit de prêts long terme pour des terres ou murs commerciaux (15 ans) ou principalement de prêts moyen terme (3/5 ans) pour la flotte de véhicules. L’interprétation des ratios et de la capacité d'autofinancement ne sera pas la même.

Transmettez lui un tableau complet de vos emprunts (multibancarisation).


✅ Le BFR : comment évolue-t-il ? Avec une croissance de x % du CA prévu, quel sera l'impact sur la trésorerie ? Trop peu d’entreprises sous-estiment cela. Savoir l’expliquer et le calculer permet de justifier auprès de vos banques des augmentations de lignes court-terme.


S’il y a des dérapages ou allongement sur les délais de paiement client ou sur la rotation des stocks, il est important de l’expliquer et dire comment cela se résorbera.


✅ Les provisions : les risques sont-ils bien provisionnés (dépréciation de stocks, créances clients). Un excès de provisions peut amener un redressement fiscal, à l’inverse des provisions insuffisantes peuvent être interprétées comme une manipulation comptable pour embellir le bilan.


Apporter ces informations additionnelles à votre banquier pourra vous servir dans la justification de vos demandes. Par ailleurs cela montre à votre interlocuteur que vous êtes conscient des sujets majeurs concernant l’état financier de votre entreprise ou de votre groupe.


N’hésitez à compléter si vous voyez d’autres éléments importants à apporter sur le sujet.



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